L'ambivalence des choses
Chaque chose, que ce soit un aliment, une relation, une idée, un objet, un projet etc, contient un double potentiel. Ici, c'est le double potentiel d'une pratique que je voudrai aborder.
Allons droit au but : par exemple, le feu permet de faire cuire des aliments mais aussi de brûler quelque chose. Une plante peut aider à guérir d'un problème de santé ou être toxique. Tout dépend de l'usage que l'on en fait.
Il en est de même pour les médecines et thérapies.
Aujourd'hui nous avons le choix d'aller dans de nombreuses directions concernant les pratiques thérapeutiques. Cela me semble une bonne chose, en un sens, car la démocratisation des pratiques complémentaires à la médecine allopathique moderne permet de donner accès à un large panel d'approches favorisant le retour à un équilibre salutaire. Cependant, la même popularisation de toutes ces thérapies ainsi que leur accès ont aussi un impact sur la qualité de celles-ci. De plus en plus de pratiques se développent, sont transmises et appliquées, avec une conséquence potentielle de rester à la surface de celles-ci, à la surface du processus de guérison qui souvent, a besoin non seulement de temps, et de fait, d'engagement de la part et du patient/client, et du thérapeute, ainsi que d'une maîtrise de la part du thérapeute qui lui permet d'être véritablement présent à l'autre, à sa pratique, parce qu'il est imprégné de la connaissance technique et précise de l'outil/ des outils qu'il a en sa possession. Cela lui permet de vivre avec suffisamment d'aisance dans son approche au point qu'un champ de perception plus large peut s'ouvrir pendant la séance et lui permet d'accéder à un autre type de connaissance, souvent plus subtile qu'une connaissance intellectuelle, et qui sera mise à contribution bénéfique pour la personne qui reçoit le soin.
Je ne dis pas que tous les thérapeutes actuels restent à la surface de leur pratique, je questionne simplement le fait que beaucoup de choix de médecines et thérapies et de donc thérapeutes et praticiens, crée une diversité de qualité thérapeutique, allant du plus efficace, consciencieux, présent, bienveillant et à l'écoute, au plus superficiel, ego-centré-dissimulé, et probablement pas malveillant mais ne faisant pas d'une éthique altruiste son mode de conduite en tant que praticien de santé. Et ce, en passant par ceux et celles qui voguent entre ces deux dynamiques.
Il en est exactement de même pour la médecine allopathique moderne, mais aujourd'hui je voulais parler des pratiques dites "alternatives".
Ainsi, il est essentiel à mon sens de se rappeler que tout peut-être un remède comme un poison ; selon le contexte, la temporalité, l'objectif visé, mais surtout et particulièrement selon l'intelligence qui est mise derrière l'acte, l'intention, la raison pour laquelle nous souhaitons user d'une chose, en bref, selon la conscience impliquée dans chaque acte. Développons notre discrimination pour cela.
Bien sûr, en tant qu'êtres humains, il y a des jours moins favorables que d'autres pour être au service du vivant, même pour les plus aguerris dans leur domaine d'expérience. Mais il est tellement important, que l'on soit concerné ou non par l'action, d'essayer de faire du mieux que l'on puisse ; c'est-à-dire, avec toute l'intention juste et emplie d'amour située dans notre cœur, selon nos capacités et conditions momentanées.
Pour cela, je ne vois pas actuellement d'autres possibilités que de respirer dans une sincérité provenant de l'âme que nous incarnons, d'une part envers nous-mêmes (c'est probablement le plus difficile!) et d'autre part, envers les autres, humains, végétaux, minéraux, l'invisible, etc. C'est un apprentissage qui nécessite du temps, de la persévérance et de la résilience, mais j'écris avec conviction que cette voie est une parmi d'autre qui peut nous aider à évoluer vers plus de clarté, d'autonomie (et non d'individualisme exacerbé), ainsi que de responsabilisation quant à notre chemin justement individuel et collectif.